L’évolution des matières, premières ou synthétiques, engage la transformation de nos formes de vies. Les mutations et les mélanges intégrés sont à l’œuvre dans la machine monde. Révélateurs des changements insidieux qui surgissent parfois brusquement en nous ou dans nos environnements. Brouillant les limites, modifiant chaque composant, des particules élémentaires aux corps complexes... les frontières des êtres déplacés se recomposent.
Le bois, la terre, l’eau rencontrent des fabrications de la grande distribution, des industries pétrochimiques, ou pharmaceutiques : gels douches, composants électroniques, hormones de synthèse, boissons énergisantes ...
Le plastique devient la sève constitutive de la plupart de nos objets. Les substances qui le constituent s’infiltrent par nos pores.
Comment mettre en lumière des hybridations préexistantes, les fictionaliser comme des futurs possibles ?
Naît la tentation de faire fusionner ces différents matériaux, mettre en friction la peinture et la sculpture, greffer l’image fixe et en mouvement. Introduire d’autres regards, d’autres paroles, comme pour laisser libre cette matière qui nous façonne, et tenter de traduire son langage.
Comment va-t-il ?
Face à ces dérèglements écologiques, tous les êtres ne réagissent pas de la même manière, quand certains s’adaptent, d’autres se retrouvent fragilisés... ou ne serait-ce l’inverse ?